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​Elles l’ont dit ! Aline Beckers, Marketing & Communication, 2019-06-24

La perspective de voir les banques centrales irriguer leurs économies a été LE soutien de la semaine. BCE, Fed, BoJ, BoE ; toutes se mettent au diapason de politiques monétaires toujours plus accommodantes telles qu’espérées par les marchés.

La Fed devait logiquement être la grande protagoniste de la semaine. Ce fut sans compter sur l’annonce inattendue de Mario Draghi mardi, qui profita du Forum annuel de la BCE pour déclarer être prêt à un nouvel assouplissement. Si les perspectives économiques ne s’améliorent pas et mettent encore à mal ses objectifs d’inflation, la BCE ne ferme officiellement pas la porte à un nouveau programme d’achat d’actifs, ou de nouvelles baisses de taux.
Ce fut un nouveau coup de pression pour la Fed à la veille de sa décision monétaire, qui devait déjà faire face aux attentes du marché (et accessoirement à l’insistance de Donald Trump).

Et les déclarations n’ont pas déçu, que du contraire … La Fed a pour l’heure maintenu ses taux directeurs inchangés, mais pointait du doigts les récentes évolutions dans les négociations commerciales, pour y trouver raison d’adopter une politique monétaire plus accommodante. La conjoncture sera donc surveillée de près et la Fed se tient prête à réagir pour soutenir l’expansion de son économie … 

Une baisse de taux sera sans doute sa prochaine décision en juillet, et signera un revirement total de position par rapport à une Fed qui, il y a quelque mois encore, se trouvait toujours dans un cycle de normalisation monétaire.

Cette dose supplémentaire de soutien apportée par les banques centrales, si elles viennent s’ajouter à une possible accalmie dans les relations commerciales Chine – US, seront-elles catalyseurs d’un nouveau cycle de hausse pour les indices, déjà à des sommets (record battu par le S&P 500)  ?

Pendant ce temps, comme pour accorder du crédit aux banquiers centraux, l'indice ZEW du sentiment économique en Allemagne ne suggérait guère d’optimisme, loin de là, en s’effondrant à -21,1 (-5,6 attendu). Effondrement aussi à l’échelle de la zone euro (-20,2). L’excédent commercial européen s'est affaibli et manquait la cible des analystes, passant de 18,6 Mrd en mars, à 15,3 en avril. L'inflation aussi décevait en base mensuelle pour l’inscrire à 1,2% en glissement annuel au mois de mai. Enfin, le PMI manufacturier à 47,8 révélait toujours un secteur en contraction. Seul le secteur des services montrait encore des signes de résistance, à 53,4 (consensus 53).

Aux Etats-Unis, mis à part l’emploi, les quelques statistiques publiées n’étaient pas beaucoup plus réjouissantes. L’indice Philly Fed indiquait une stagnation des conditions générales de l’activité manufacturière dans la région, à 0,3 alors qu’il était attendu à 10,4. À New York par contre, l’indice Empire State faisait même un plongeon à -8,6 (était attendu à 11). Et pour clôturer la semaine, les PMI à l’échelle du pays ont dévoilé une croissance moins forte que prévue, que ce soit dans le secteur manufacturier, mais aussi celui des services, à 50,1 et 50,7 respectivement (attentes à 50,5 et 51). Bad news is good news écrirait-on encore …

Mais le soutien monétaire a littéralement dopé les indices, en nette progression sur la semaine : Euro STOXX 50 +2,60%, DAX +2,01%, CAC 40 + 2,99%, S&P 500 +1,01%, Dow Jones +1,22%, NASDAQ +1,82%. Le segment obligataire n’a pas été épargné non plus. Le rendement référence de l’OAT signait même un court mais historique passage en territoire légèrement négatif.

Finalement, le vrai hic de la semaine était à trouver du côté de l’Iran et des tensions grandissantes avec les Etats-Unis, lesquelles pourraient s’imposer dans la liste des principaux risques des gérants d’actifs. Bien que les deux pays aient déjà déclaré à plusieurs reprises ne pas chercher la guerre, les « incidents » se multiplient encore et ne mettent pas à l’abri d’un vrai dérapage. 

Ce dérapage a bien failli avoir lieu lorsque Donald Trump se préparait à une offensive contre l’Iran en réaction au drone américain abattu dans l’espace aérien international selon le premier, iranien selon Téhéran. Ces frappes annulées in extremis n’ont pas empêché le Président américain d’annoncer de nouvelles mesures de sanctions contre le pays dès aujourd’hui (déjà très sanctionné depuis le retrait des Etats-Unis de l’accord de Vienne, jusqu’à se demander où trouver une marge de manœuvre pour sanctionner davantage l’Iran…).

Pour résumer la finalité de Donald Trump en un extrait de Tweet : « Iran cannot have Nuclear Weapons! ». Une finalité du moins officielle … En attendant, le vrai risque de cette escalade verbale, voire nouveau combat de coqs, est de voir surgir un conflit « involontaire » dans une région stratégique pour le commerce mondial de pétrole. Sur la semaine, le baril de brut (WTI) bondissait de +9,37% à 57,43$.

Update Brexit : 

Le Brexit signait jeudi sa dernière ligne droite dans la succession au poste de dirigeant du Parti Conservateur, et de facto de Premier Ministre britannique. Boris Johnson et Jeremy Hunt sont les 2 candidats à avoir « survécu » aux votes en séries des 313 députés conservateurs. Mais ça ne s’est joué que de peu pour Jeremy Hunt, de seulement 2 voix (77 voix contre 75 pour Michael Gove). Le grand favori reste le pro Brexit débridé Boris Johnson, qui récoltait 160 voix. 
Souvenons-nous, Hunt fut le défenseur de la campagne du « Remain » lors du referendum de 2016, qui s’est ravisé ensuite, citant « l’arrogance de la Commission européenne » dans les négociations. 

Jeremy Hunt figurera donc comme l’alternative modérée à Boris Johnson, à l’image de leur positionnement : le premier s’est dit disposé à repousser la date du Brexit (31 octobre) si les dirigeants européens acceptent de rouvrir les négociations, mais se dit aussi prêt à quitter l'Union sans accord s'ils refusent. Boris Johnson quant à lui maintient le 31 octobre comme ultime échéance, accord renégocié ou pas. Il menaçait même de ne pas payer la facture du Brexit (évaluée entre 40 et 45 milliards d'euros) si l'UE n'accepte pas de meilleures conditions. 

La campagne est désormais lancée pour séduire les 160.000 membres du parti Conservateur chargés de les départager ! Verdict fin juillet…

ET PENDANT CE TEMPS-LÀ ...

  • Les stocks iraniens d'uranium enrichi dépasseraient la limite prévue par l’accord de Vienne à partir du 27 juin ;
  • 2ème victoire pour Ekrem Imamoglu, élu maire d’Istanbul. Erdogan perd définitivement le cœur de son pouvoir et voit sa réélection compromise pour 2023 ;

CETTE SEMAINE … 

Le sommet du G20 les 28 et 29 juin est finalement devenu synonyme de rencontre, celle prévue en marge de l’événement entre Donald Trump et Xi Jinping, finalement confirmée. Après les banques centrales, cette semaine sera celle des négociations commerciales…


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