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​La semaine était bien partie pour être sous le signe du stimulus Aline Beckers, Marketing & Communication, 2019-08-26

Une nouvelle escalade de tensions commerciales vendredi et l’optimisme retrouvé en début de semaine est mis à plat ! 

La séquence hebdomadaire commençait en effet sous de meilleures auspices, surtout après l’humeur noire qui dominait les esprits la semaine précédente. Ce qui avait remis du baume au cœur des investisseurs ? Une semaine sous le signe des banques centrales avec l’ouverture jeudi du symposium de Jackson Hole, et avec lui la perspective d’entendre toujours plus de soutien monétaire après le retour en force des craintes de récession.    

Mais là n’est pas le seul événement à avoir attisé cette ambiance passée en mode « stimulus ». Dès lundi, les marchés se réveillaient avec la bonne nouvelle du weekend en provenance de la Banque populaire de Chine. La BPC présentait samedi une nouvelle mesure pour soutenir la croissance chinoise par la réforme du mécanisme de fixation de son taux de crédit de référence, pour ainsi faire baisser les coûts de financement des entreprises. 

Et puis il y eut l’Allemagne. Alors que le pays continue de souffrir d’un secteur manufacturier complètement anémique, tout le monde se demande quand (et si) il enfreindra sa politique budgétaire à l’équilibre pour lui venir à la rescousse. Les seuls propos du Ministre des Finances Olaf Scholz ont suffi à faire naître quelques espoirs sur une possible relance. L’Allemagne a les moyens de contrer une éventuelle crise, disait-il ; et il lui a suffi d’évoquer les 50 milliards d'euros que le pays avait été capable de dégager en réponse à la crise financière de 2008 pour que les marchés s’emballent et envisagent ce montant comme soutien. Car quel n’est pas meilleur moment ? L’Allemagne a tout de même pu s’offrir le luxe d’emprunter sur 30 ans à taux négatif, une première la semaine dernière ! 

Et puisque l’heure était à l’apaisement, le département américain du Commerce prolongeait de 3 mois la période d'exemption accordée en mai à certains clients et fournisseurs américains de Huawei. Et de 3 !

Il devait être LE protagoniste de la séance, Pékin (Trump ?) en a décidé autrement

Pendant la semaine, les marchés ont ainsi joué au yoyo, voyageant entre anticipations de stimuli (monétaires en tête), et prudence à l’approche du discours de Jerome Powell à l’occasion de cette conférence réunissant les grands banquiers centraux. Et si les anticipations des marchés sont grandes, ce n’est rien comparé à celles de Donald Trump, dont le tweet suggérant une baisse de 100 bps a fait grand bruit ! 

Mais Jerome Powell n’a finalement pas succombé à la pression de Donald Trump et celle des marchés, soulignant une économie américaine dans une situation favorable, malgré les « vents contraires » qui s’intensifient. Le ralentissement de la croissance mondiale et les incertitudes commerciales pèsent effectivement sur les perspectives, mais ces dernières restent toutefois favorables. Face à la recrudescence des tensions commerciales, la Fed s’adaptera aux circonstances et « agira de manière appropriée », Jay Powell rappelant par la même occasion que la politique monétaire ne peut régler les problèmes du commerce international. En résumé, toujours pas de « forward guidance » pour cette fois, alors que les marchés espéraient plus de clarté sur l'évolution probable de la politique monétaire américaine.

Et le même jour, hasard du calendrier ou pas, l’escalade commerciale repassait à la vitesse supérieure avec une réplique chinoise : Pékin relançait les hostilités en annonçant de nouveaux droits de douane (5% à 10%) sur 75 milliards de dollars d'importations américaines (produits agricoles, automobile, pétrole et petits avions commerciaux) dès septembre. Cette menace venait directement en réponse à l’attaque de Donald Trump qui perturbe les marchés depuis le 1er août. Et la pluie de tweets qui s’en est suivi a littéralement gommé les quelques gains enregistrés par les principaux indices américains durant la semaine. Y allant crescendo, Tump a d’abord appelé les entreprises américaines à cesser leurs activités en Chine, les transporteurs à empêcher les livraisons de Fentanyl, et enfin, la « vraie » riposte : les Etats-Unis relèveront de +5 points les droits de douane sur les importations chinoises. Les 250 milliards de dollars de produits actuellement taxés à 25% le seront donc à 30% dès le 1er octobre, et les 300 derniers milliards jusqu’alors menacés à 10% désormais à 15%.  

Au bilan, les principaux indices américains clôturaient la semaine dans le rouge après la baisse marquée de cette dernière séance : Dow Jones -0,99%, S&P 500 -1,44%, NASDAQ -1,83%. La clôture plus précoce des marchés européens aura permis aux indices de ne pas être autant emportés par ce « tourbillon » : Euro Stoxx 50 +0,16%,  CAC 40 +0,49%, DAX +0,42%. 

Une fois de plus, les marchés se cantonnent à leur vision court-termite en réagissant au rythme des tweets de l’intrépide Donald Trump, jusqu’à donner le vertige, alors que les tensions commerciales, elles, sont faites pour durer dans un contexte plus global de lutte pour la place de numéro 1 mondial. Il n’y a qu’à s’accoutumer de cette volatilité!

Les données macroéconomiques ont laissé un sentiment mitigé

La semaine devait être ponctuée d’une vague de PMIs, et l’Europe nous a réservé quelques « bonnes » surprises, que ce soit sur la composante des services ou manufacturière, en France, en Allemagne et pour l’ensemble de la zone euro. Mais pas de quoi se réjouir non plus ! Le secteur manufacturier allemand reste en grande difficulté mais a toutefois montré en août un léger signe de résistance, ressortant à 43,6 en première lecture, toujours en territoire de nette contraction mais supérieur au mois précédent (43,2), alors qu’il était encore attendu en baisse. En France, le mouvement fut plus « symbolique » puisque la composante manufacturière repassait en zone d’expansion de 49,7 le mois précèdent à 51. Au bilan, pour l’ensemble de la zone euro, l’image renvoyée par le PMI manufacturier reste morose, mais moins qu’anticipé (47, consensus 46,2, 46,5 précédemment). Le secteur des services continue de soutenir la tendance (53,4, consensus 53, 53,2 précédemment).  Sur le front de l’inflation, peu de surprise. Celle-ci stagne à 1,0% en juillet, 0,1 point de moins que le mois précédent et que les anticipations.

Côté US, les premiers résultats de l'enquête d'IHS Markit surprenaient quant à eux plus négativement, traduisant une contraction de l’activité manufacturière pour la première fois depuis septembre 2009. L'indice PMI manufacturier tombait à 49,9 contre 50,4 en juillet. Déception aussi sur le secteur des services, dont le PMI faiblissait de 53 à 50,9 (attentes à 52,8). L’emploi quant à lui continuait de surprendre (209k demandes d’allocations au chômage !). Et enfin, les résultats meilleurs qu’attendus de quelques géants de la distribution américaine (Home Depot, Lowe’s, Target) ont eu don d’envoyer un nouveau signal positif sur la santé des dépenses des consommateurs américains. 

ET PENDANT CE TEMPS-LÀ …

  • Giuseppe Conte signait de fait la dissolution de la majorité au pouvoir avec sa démission du poste de Premier Ministre. La crise italienne faisait à peine sourciller. Une coalition alternative sera-t-elle possible ? Réponse ce mardi. Telle est l’échéance posée par le Président Sergio Mattarella ;
  • Boris Johnson rencontrait Emmanuel Macron et Angela Merckel… Son obsession : renégocier « l’inacceptable accord » négocié par Theresa May, à commencer par l’abolition du « backstop ». Ce n’est clairement pas gagné ! 
  • Le G7 avait de nombreux sujets sur la table : tensions commerciales, Iran, taxe GAFA, incendies en Amazonie, … ;
  • Les hockeyeurs belges champions d’Europe ;

À SUIVRE CETTE SEMAINE

  • Les enquêtes de l’Ifo et le taux de chômage, seconde lecture du PIB et une flopée d’indices de confiance sont attendus ;
  • Côté US, les commandes de biens durables, la confiance des consommateurs, la seconde version du PIB T2 et les dépenses des ménages seront très suivis ; 
  • Nous verrons également comment l’Italie s’en sort dans la crise politique qu’elle traverse.


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