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Une semaine de transition? Aline Beckers, Marketing & Communication, 2019-03-25

Quelle semaine sur les marches financiers! Entre bruits de ralentissements dans les négociations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, ton toujours plus accommodant de la Fed, Brexit qui s’enlise et retour des perspectives les plus noires en fin de semaine, les investisseurs eurent de quoi se nourrir cette semaine.

La Fed, toujours plus accommodante

Hautement attendue, la réunion de la Fed déboucha sur un ton semble-t-il plus « dovish » qu’attendu par le marché, vu sa première réaction. Après avoir revu à la baisse ses prévisions de croissance de 2,3% à 2,1%, la Fed a éliminé toute hausse de taux pour 2019, - contre une hausse initialement prévue - et ne prévoit plus qu’une seule hausse pour 2020. Et les mesures pour soutenir l’économie américaine en ralentissement ne s’arrêtent pas là : à partir de mai, la Fed commencera à ralentir la réduction de la taille de son bilan (une mesure de normalisation de sa politique monétaire qui fut initiée en octobre 2017) pour être complètement arrêtée en septembre prochain.

L’inquiétante Allemagne

Pour encore rappeler aux investisseurs que la croissance ralentit, l’Europe a aussi joué son rôle, avec un net rappel à l’ordre donné par le PMI manufacturier allemand. Ressorti à 44,7 contre un consensus à 48, il confirmait une dégradation des attentes qui n’en finit pas sur le secteur manufacturier allemand. Reste à voir si cette dégradation est à mettre au crédit du secteur automobile (à l’image de BMW, le secteur souffre des nouvelles limites imposées par l’Europe sur les émissions de CO2, et plus globalement sur les investissements grandissants pour l’électrification des véhicules) ou au contraire se mesure à l’échelle du pays.

Des craintes exacerbées par les mouvements sur les taux

La réaction ne s’est pas faite attendre et vendredi marquait le grand retour du Bund à 10 ans en territoire négatif… Légèrement négatif puisqu’il clôturait à -0,002% après avoir atteint un plus bas de -0,032%. À cela est venu s’ajouter un autre mouvement sur les taux, qui a animé les gros titres en faisant réapparaître les craintes de récession : les Treasuries à 10 ans passaient sous les T-Bills à trois mois, de quelques points de base seulement. Les T-Bills clôturait la journée de vendredi à 2,4475%, soit légèrement au-dessus des 10 yr-Treasuries (2,4408%).

Notons que le pouvoir prédictif d’une inversion de la courbe est de plus en plus remis en cause dans un environnement de faible inflation, et que celle-ci concorde avec la fin de la réduction de la taille du bilan de la Fed à partir de septembre, ce qui peut effectivement peser sur les rendements à long terme.

D’autres statistiques plus encourageantes

Tout ne fut cependant pas à jeter sur le plan macroéconomique : l’indice ZEW du climat économique européen faisait état d’une amélioration en ressortant à -2,5 contre -16,6 précédemment, et la confiance des consommateurs ressortait à -7,2 comme attendu. Du côté des Etats-Unis, l’indice Philly Fed signalait un rebond du moral des entreprises en ressortant à 13,7 (consensus à 4,8) alors qu’il était passé sous la barre des 0 le mois précédent, et les inscriptions au chômage se maintenaient à un niveau faible de 221.000.

Après une telle semaine, les investisseurs semblent désormais retourner à l’attentisme et devraient avoir besoin de nouvelles avancées pour alimenter une nouvelle vague de hausse. Sur le plan commercial ? Le Brexit ? … Les prochains jours pourraient nous apporter leur lot de surprises …

Le Brexit, encore le Brexit …

Le Brexit a tout l’air d’une saga, avec ses scenarios tantôt écartés, tantôt remis sur la table, et ses rebondissements jusqu’à s’y perdre … et se lasser.

Le premier rebondissement de la semaine venait du Speaker de la Chambre des Communes, John Bercow. En invoquant le guide de procédure parlementaire britannique, ce dernier expliquait qu’une motion rejetée ne pouvait être soumise une nouvelle fois à un vote au Parlement sans changement significatif. Notons qu’il s’agit d’une convention remontant à 1604 et qui n’avait plus été utilisée depuis … 1912 ! Alors que Theresa May ambitionnait un nouveau vote à la veille du sommet européen, « jouant » avec les craintes d’un extension longue, ce fut partie perdue.

Las, les représentants de l’Union européenne l’étaient. Une lassitude tellement perceptible que le ton s’est finalement durci lors du sommet européen, en ne permettant finalement plus qu’une extension jusqu’au 22 mai à condition que l’accord de Theresa May soit accepté cette semaine. En cas de nouveau rejet, le Royaume-Uni risque un no-deal pas plus tard que le 12 avril.

Parallèlement à cela, une pétition officielle pour rejeter le Brexit récolte déjà plus de 5,5 millions de signatures … pour suivre l’évolution : https://petition.parliament.uk/petitions/241584.

ET PENDANT CE TEMPS-LÀ ...

  • Utrecht était frappé par une attaque meurtrière dans un tramway. La fusillade faisait 3 morts et 7 blessés ;
  • La Nouvelle-Zélande interdisait les armes semi-automatiques et fusils d’assaut en réaction à l’attentat de Christchurch qui a tué 50 personnes une semaine auparavant ;
  • Une explosion gigantesque dans une usine chimique en Chine faisait plus de 60 morts et de nombreux blessés ;

CETTE SEMAINE …

Nous serons très attentifs aux indicateurs de confiance, y compris du côté des consommateurs, que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis, et l’Ifo allemand ressortait déjà ce matin meilleur que prévu, rassurant sur le climat des affaires.

Les 28 et 29 mars seront également des journées importantes sur le plan commercial. Robert Lighthizer et Steven Mnuchin se rendront à Pékin pour poursuivre les négociations avec Liu He.

Enfin, le Brexit. Les spéculations vont bon train sur une mise à l’écart de Theresa May. On ne sait toujours pas quand et si un troisième vote aura lieu, mais Theresa May ne le soumettra pas sans avoir de soutien suffisant selon ses dires. Et elle ne l’a pas…

« Votes indicatifs », voilà un nouveau terme à ajouter dans le dictionnaire du parfait connaisseur du Brexit, un terme qui devrait animer nos prochaines lectures de la semaine. Ces votes sont une série d’options présentées aux Parlementaires, amenés à se prononcer sur chacune d’entre elles. Ces votes indicatifs visent seulement à tester la volonté du Parlement, et peut-être, trouver une majorité qui se dégage. Seul le Gouvernement peut autoriser de tels votes et devrait se prononcer ce lundi.

6 autres options, en plus du deal de Theresa May, pourraient ainsi être proposées. Une telle situation permettrait de faire ressortir la solution la plus populaire auprès des Parlementaires, mais aussi voir ressurgir de nouvelles tensions …

Pendant ce temps, l’Europe s’est préparée pour un no-deal.

La saga n’est pas finie …

 

 

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