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Quelles sont les tendances de marché renforcées par la crise? Dominique Marchese, Head of Equities & Fund Manager, 2020-08-14

LA CRISE DU CORONAVIRUS et les mesures de confinement adoptées à des degrés divers sur l’ensemble de la planète ont provoqué une contraction de l’activité d’une ampleur inégalée depuis la Grande Dépression des années trente. Toutefois, les marchés financiers ont évité de justesse une complète dislocation, soutenus par les politiques d’assouplissement quantitatif des banques centrales et par une relance budgétaire jamais observée dans le passé (plus de 3% du PIB mondial).

Après un rebond spectaculaire qui a éloigné les indices de la zone de capitulation, les principales places boursières reflètent aujourd’hui des attentes optimistes de la part des investisseurs. Alors que les incertitudes restent nombreuses (risques de résurgence de la pandémie, comportement des consommateurs à la sortie du confinement, fragilité financière des entreprises, poids des normes sanitaires, retour des tensions géopolitiques…), les investisseurs doivent se poser la question des tendances lourdes qui seront sans doute confirmées voire accentuées dans les prochains mois.

Pour commencer, il semble acquis que les taux d’intérêt souverains vont rester proches de zéro, voire demeurer en territoire négatif durant une longue période de temps. L’absence de pressions inflationnistes, du moins dans un avenir prévisible, autorise les banques centrales des pays riches à monétiser à grande échelle les dettes publiques en laissant filer la taille de leurs bilans. Les politiques d’assouplissement quantitatif permettent aux États de lancer des programmes de relance ambitieux, tant du côté de la demande que du côté de l’offre.

Sur les marchés boursiers, nous observons un renforcement des tendances passées, parfois jusqu’à la caricature. Ainsi, les secteurs de croissance qui bénéficient le plus de la baisse des taux d’intérêt (impact actuariel sur les valorisations théoriques) continuent de surperformer les secteurs réputés “value”, souvent plus cycliques, à dividendes élevés, mais dont la croissance des résultats est faible (financières, industrie, matières premières, énergie…). En outre, la crise accélère la digitalisation de l’économie qui favorise les valeurs technologiques. Les leaders américains représentés par l’acronyme GAFAM (Google-Alphabet, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) se comportent presque comme des actifs refuges !

Les secteurs de la santé et de l’économie verte attirent également les faveurs des investisseurs. Les plans de relance budgétaire feront sans nul doute la part belle à la transition écologique. La crise a une nouvelle fois révélé la dichotomie entre les pays émergents qui souffrent d’un déficit structurel d’épargne domestique et la Chine qui a les moyens de soutenir ses investissements dans les secteurs stratégiques. Pour terminer, la gravité de la crise et l’économie de bulle financée par les banques centrales laissent augurer la persistance de la forte volatilité des prix des actifs financiers, et nous invitent par conséquent à la plus grande prudence pour les prochains mois.

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