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L’essentiel de l’actu de la semaine dernière Florian D’Agostini, Analyst, 2019-01-07

Première semaine de 2019, premières secousses  

Malheureusement, la fin d'une année calendaire n'est pas gage de changement de paradigme sur les marchés boursiers. Ce passage de 2018 à 2019 confirme bien cette idée puisque les premiers jours de l'année ont alterné le chaud et le très froid.

En effet, 2019 a bien mal commencé alors que les derniers chiffres macroéconomiques chinois (production industrielle et PMI) ont, une nouvelle fois, montré des signes de ralentissement notable. Alors que les effets de la guerre commerciale ne sont théoriquement pas encore visibles, le pays semble toujours coincé entre un ralentissement de la demande interne et la masse de dette importante qui bloque tout plan de relance massif (comme cela avait été le cas par le passé). La réforme des entreprises semble passer au second plan à court terme, le gouvernement privilégiant l'aspect fiscal. Même si un premier package concernant l'éducation, les soins pour maladie ou le remboursement d'emprunt immobilier a été mis en place pour 2019, les inégalités paraissent être encore trop profondes, ce qui pourrait conduire à de nouvelles mesures dans les mois à venir. La consommation DOIT être soutenue, mais de manière plus large et plus équitable.

Au-delà de ces inquiétudes autour de la Chine, la baisse de l'ISM manufacturier à 54,1 aux Etats-Unis (au plus bas depuis 2 ans) a montré une nette décélération de l'activité manufacturière en décembre. Avec des PMI également décevants en zone euro, la crainte des deux premiers jours de l'année a été de voir une illustration chiffrée d'un ralentissement global de l'économie. Fort heureusement, le rapport sur l'emploi US de fin de semaine a remis les points sur les i (cf. Daily).

Cependant, ces inquiétudes ont été amplifiées par un communiqué d'Apple qui a décidément choisi son moment pour mettre sous pression les investisseurs. C'est une première depuis 2007, la firme à la pomme a lancé un avertissement sur ses objectifs qu'elle doit revoir à la baisse. Pour justifier ceci, Tim Cook évoque "une sous-estimation du ralentissement de la Grande Chine". La situation y est en effet compliquée notamment du fait de la concurrence accrue de Huawei qui, à technologie équivalente, vend des produits moins chers quitte à rogner sur ses marges. L'épisode de l'arrestation de la CFO de Huawei aurait également, selon les premiers retours, joué sur les commandes des dernières semaines, la population chinoise sanctionnant (ou étant invitée à le faire) les décisions américaines via les marques présentes dans le pays.   

Un autre élément à surveiller à court terme est l'action en justice qui oppose Qualcomm à Apple en Chine (violation de brevets) et qui pourrait voir, en cas de décision dans ce sens, le géant à la pomme interdit de vendre ses iPhones en Chine (cf. situation en Allemagne). Cela serait un énorme coup dur pour le groupe qui a déjà vu sa part de marché baisser de quasiment 50% en un an en Chine. A l'heure où la 5G arrive à grande vitesse notamment en Asie et où Apple a cinq trains de retards par rapport à Huawei, Samsung ou Xiaomi, les risques autour du groupe sont relativement importants. Finalement, ce qui est le plus troublant dans toute cette histoire autour de la communication d'Apple est la réaction catastrophique des marchés financiers, à en croire que Wall Street est devenu une succursale du joyau de Steve Jobs. Société systémique avez-vous dit ?

Et pendant ce temps-là ...

  • Huawei condamne des employés qui utilisent des iPhones
  • La Chine et les Etats-Unis vont se rencontrer cette semaine pour discuter commerce
  • La violence perdure en France alors que la contagion des "Gilets Jaunes" s'opère en Europe
  • Le "Shutdown" se poursuit, les Démocrates tentent une sortie de crise.
  • Le Brexit était le sujet de 2016, de 2017, de 2018 et de 2019 : un récit sans fin !

A suivre ...

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