Mots-clés: Guerre, Iran, Israël, Trump, US, UE.
Les investisseurs ont retenu leur souffle face à l’escalade des tensions entre Israël et l’Iran et la courte mais intense participation des États-Unis à la campagne de bombardements visant les installations nucléaires iraniennes. En dépit de quelques soubresauts sur les marchés pétroliers (risques accrus de blocage du trafic dans le détroit d’Ormuz), les marchés sont restés plutôt flegmatiques, les soutiens de l’Iran (en premier lieu la Russie et la Chine) évitant de rajouter de l’huile sur le feu. Finalement, la volonté de Donald Trump de clore au plus vite cette séquence guerrière ouvre une voie fragile à la diplomatie et à l’apaisement. Les prix pétroliers se sont nettement détendus.
La guerre
La guerre entre Israël et l’Iran rajoute évidemment à l’incertitude géopolitique mondiale qui, depuis l’intervention de la Russie en Ukraine en 2022, n’a eu de cesse de progresser. Nous pouvons citer pêle-mêle les tensions régulières entre la Chine et Taiwan, les escarmouches de mai dernier entre l’Inde et le Pakistan - deux puissances nucléaires - au sujet du Cachemire, sans oublier les cartes rebattues dans la violence au Proche-Orient depuis les interventions musclées et décisives d’Israël contre les alliés de l’Iran dans la région (renversement du régime syrien des Alaouites, affaiblissement du Hezbollah au Liban et guerre contre le Hamas responsable des attaques du 7 octobre 2023). L’arc chiite entre Téhéran et la Méditerranée, en passant par l’Irak, a finalement été brisé, sous les regards bienveillants des monarchies sunnites du Golfe. Si cette région du monde reste un impossible entrelacs de luttes séculaires souvent incompréhensibles pour les Occidentaux, les investisseurs gardent les yeux rivés sur le seul enjeu dont ils comprennent l’importance vitale pour l’économie mondiale, à savoir le détroit d’Ormuz dans le Golfe Persique, passage étroit entre l’Iran et la péninsule arabique où transitent 20 % du pétrole consommé dans le monde (dont à peine un quart pourrait éventuellement être rerouté en cas de blocage). Le régime théocratique iranien affaibli ne serait-il pas tenté, dans le scénario de son renversement - pour le moment non garanti -, de basculer le monde dans le chaos par l’adoption de la stratégie de la fuite en avant (blocage du détroit d’Ormuz et atteinte aux infrastructures pétrolières des alliés des États-Unis dans la région) ? Pour le moment, rien n’indique que Téhéran a choisi cette option suicidaire synonyme de crise économique mondiale. Les ressources budgétaires de l’Iran, indispensables pour payer les salaires de ses forces de sécurité, proviennent pour environ 30 à 35% des exportations d’hydrocarbures. Le gouvernement de Pékin, soutien de l’Iran, a lui-même bien compris la menace, alors que la Chine achète 90% des exportations de pétrole iranien et que 12% de sa consommation d’hydrocarbures passent par le détroit. La Chine n’a aucun intérêt à une déstabilisation des routes commerciales du Golfe Persique. Nous en concluons que Téhéran ne semble pas avoir les coudées franches du point de vue de ses choix militaires. C’est bien le message donné par les prix pétroliers en baisse de plus de 15% depuis leurs sommets récents, avec une nette détente dans les heures qui ont suivi le cessez-le-feu exigé par Donald Trump. Nous constatons que les infrastructures pétrolières iraniennes n’ont pas été ciblées par les frappes, afin de ne pas contraindre Téhéran à l’escalade. Dans ce contexte explosif, nous notons que la Russie est restée mesurée dans ses réactions diplomatiques à l’égard de l’intervention américano-israélienne, attendu que le réchauffement des relations entre Washington et Moscou depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche joue plutôt en faveur de la Russie dans le cadre du conflit en Ukraine. Néanmoins, les régimes autoritaires antioccidentaux peuvent également reconnaître que les démocraties n’hésitent pas, lorsque la situation l’exige, à entrer en guerre en y mettant les moyens. Donald Trump n’aime pas la guerre, il l’a souvent répété, mais en cas de nécessité absolue sa main ne tremble pas lorsque les lignes rouges qu’il se fixe sont franchies. L’aboutissement du programme nucléaire militaire iranien en fait partie.
La grande leçon des évènements au Moyen-Orient est la confirmation que les relations internationales sont entrées pour longtemps dans une ère de grand désordre synonyme de volatilité pour les marchés financiers. La question n’est plus aujourd’hui de savoir si oui ou non les démocraties libérales auront à gérer des conflits de haute intensité, mais quand. L’OTAN se prépare à une confrontation avec la Russie considérée comme inévitable d’ici 2030 sans dissuasion conventionnelle crédible. Pour les États, cette époque de confusion exige un effort considérable d’investissement dans les capacités militaires et dans les infrastructures dites de sécurité dont dépend grandement la défense (cybersécurité, satellites, énergie, transport…), alors que d’autres enjeux ont toujours le plus grand mal à trouver les financements (écologie, climat, santé…) dans un contexte budgétaire globalement très tendu. Dans l’Union européenne (UE), l’effort de réindustrialisation n’est plus une option politique pilotée en priorité par les objectifs de développement durable, mais une urgence absolue dans le cadre de son autonomie stratégique, alors que les capacités restent contraintes (industrie militaire reposant avant tout sur un vaste réseau de petites entreprises peu capitalisées aux productions habituées aux petites séries), ce qui bouscule inévitablement les choix idéologiques de l’UE des vingt dernières années. La boussole de compétitivité présentée par la Commission en janvier dernier, inspirée du rapport de Mario Draghi, et le plan « Readiness 2030 » visant à mobiliser 800 milliards d’euros dans la défense (avec la priorité donnée aux équipements) ne sont que le point de départ d’un réveil salutaire du Vieux Continent.
Les leçons économiques et financières du 1er semestre
Du point de vue de la macroéconomie et des marchés financiers, plusieurs tendances se sont dessinées durant le 1er semestre qui continueront d’influencer les choix d’allocation d’actifs des investisseurs. Nous les résumons dans la suite.
Conclusion
A l’heure actuelle, rien n’est encore réglé du point de vue des tarifs douaniers. Les négociations entre l’UE et les États-Unis se poursuivent avant la date butoir du 9 juillet, fin de la trêve commerciale décrétée par Donald Trump peu après son célèbre « jour de la libération » sur les droits réciproques. Face aux nombreuses incertitudes macroéconomiques et géopolitiques qui rendent les prévisions ardues, nous ne pouvons que réitérer nos conseils de diversification des portefeuilles tant en termes de classes d’actifs qu’en termes géographiques, sectoriels et styles de gestion. Une tendance se dessine après une bonne quinzaine d’années de surperformance des bourses américaines propulsées par les valeurs technologiques : les investisseurs montrent des signes clairs de volonté de révision de leurs allocations d’actifs au profit du reste du monde qui offre aujourd’hui un couple risque/rendement attendu plus attractif. Il ne s’agit pas d’un mouvement par défaut, simple conséquence des incertitudes induites par la remise en cause du modèle de développement des États-Unis par la Maison-Blanche. Les perspectives de croissance économique du reste du monde sont désormais plus favorables en comparaison de celles des États-Unis, surtout lorsque l’on se projette en 2026, alors que l’Europe prend un nouveau virage stratégique et que le découplage Chine/États-Unis devient un scénario crédible. L’extrême concentration des grands indices mondiaux en actifs américains et donc en dollar milite pour une remise en question des gestions passives. Il est intéressant d’observer que les investisseurs américains débattent eux-mêmes de ces questions.
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